CFO belges: un climat de confiance encourageant
Les perspectives de croissance demeurent faibles et l’optimisme des CFO ne s’est pas encore traduit par des priorités opérationnelles plus expansionnistes. Au début de 2013, l’horizon commercial semblait bouché en Belgique et seule une amélioration très limitée s’est manifestée au cours des deux premiers trimestres. Cette situation tranchait avec le regain manifeste d’optimisme des CFO dans les plupart des pays européens dans lesquels Deloitte mène son enquête.
Un nouveau climat de confiance
La Belgique a comblé cet écart au troisième trimestre. « Un nouveau climat de confiance transparaît dans les résultats de notre dernière enquête, déclare Thierry Van Schoubroeck, Partner Deloitte. L’optimisme des CFO atteint désormais le niveau le plus élevé jamais atteint depuis fin 2010, il y a près de trois ans ». Pour les CFO, les risques diminuent sur la scène économique mondiale :
• Au cours des quinze derniers mois, le niveau général d’incertitude financière et économique externe n’a cessé de diminuer pour passer de 53 à 26%.
• Seuls 17% des CFO considèrent probable que l’économie belge connaisse une nouvelle récession au cours des deux prochaines années, contre 33% il y a trois mois.
Sources de financement
Pour la majorité des entreprises, les ressources de financement sont disponibles et avantageuses (grâce aux efforts permanents des banques centrales partout dans le monde pour maintenir de faibles taux d’intérêt). Les niveaux élevés de liquidités et les conditions de crédit intéressantes permettent de penser que de nombreuses entreprises sont capables d’investir, alors que les sociétés de capitaux recherchent précisément des opportunités d’investissement.
Les CFO se montrent également plus optimistes en ce qui concerne l’activité économique à l’échelle mondiale (cet optimisme est toutefois beaucoup plus tempéré à l’égard de la Belgique et de la zone euro). Pour les exportateurs en particulier (les entreprises qui réalisent 70% au moins de leur chiffre d’affaires en dehors de de Belgique), la croissance réelle ou escomptée aux États-Unis, au Japon, dans la région Asie-Pacifique et dans les marchés émergents a des répercussions favorables sur les plans d’investissement. Thierry Van Schoubroeck fait toutefois remarquer : « Pour les entreprises locales cependant, l’absence de croissance en Belgique continue de freiner les investissements ».
Nouvelles préoccupations en matière de concurrence
L’optimisme ne se traduit toutefois pas encore par des résultats financiers positifs. Au troisième trimestre, les résultats par rapport aux prévisions demeurent décevants et préoccupants. Plus de 50% des participants à l’enquête déclarent que leur entreprise n’atteint pas le budget fixé et rares sont ceux qui espèrent pouvoir redresser la situation au dernier trimestre. 22% des entreprises seulement enregistrent une performance supérieure au budget.
Il n’empêche que, pour la première fois depuis le lancement de l’enquête en 2009, les inquiétudes liées à la reprise économique ne sont plus la seule préoccupation majeure des CFO belges. Aujourd’hui, ceux-ci se soucient tout autant de l’aptitude de leur entreprise à tenir tête à la concurrence dans l’économie mondiale. Si l’on tient compte de ce facteur, les « politiques de croissance » annoncées par le gouvernement fédéral début octobre (après la clôture de la période d’enquête) n’apaiseront sans doute pas les appels en faveur d’une réforme plus poussée des politiques fiscale et de l’emploi.
La croissance mérite beaucoup plus d’attention
Les stratégies défensives – parmi lesquelles, notamment, la réduction des coûts, la gestion des flux de trésorerie et l’amélioration de l’efficacité – demeurent les priorités dominantes. Au niveau des bilans, l’appétit pour une prise de risque supplémentaire n’évolue pratiquement pas, même si, dans l’ensemble, les CFO considèrent que les bilans sont sous-endettés. Malgré ce regain d’optimisme, l’enquête de ce trimestre ne révèle aucun nouveau centrage sur la croissance des entreprises belges. Les plans d’expansion – tels que la relance des dépenses d’investissement, les acquisitions, le lancement de nouveaux produits et services ou la quête de nouveaux marchés – ne progressent pas de manière importante.
Thierry Van Schoubroeck conclut : « Sommes-nous parvenus à un tournant ? L’optimisme actuel demeure fragile et – à l’heure actuelle – ne sous-tend que marginalement les priorités des entreprises. L’on ne peut qu’espérer que les signes d’optimisme que nous signalons aujourd’hui ne disparaîtront pas au quatrième trimestre et qu’ils seront confirmés par une amélioration graduelle des résultats ».