Faut-il déjà penser à la mobilité électrique de demain?
Presque tous les constructeurs, y compris ceux haut de gamme surtout connus pour leurs voitures de sport, œuvrent actuellement à la technologie hybride. Certaines marques ont pris les devants, menant à la commercialisation d’un certain nombre de plus petites voitures et d’une gamme de haut niveau assez limitée. Actuellement, il faut donc encore attendre un peu avant que le segment moyen ne soit développé et disponible sur le marché.
Ce segment moyen, comme l’explique Luc Van Ouytsel, Regional Sales Manager chez Arval, est une condition indispensable pour que le marché des véhicules d’entreprises fasse un pas vers la propulsion hybride. « Une autre pierre d’achoppement existe: de nombreuses voitures hybrides ne sont disponibles qu’en version essence. Et ce, alors que nous sommes surtout un pays du diesel. » Cependant, au vu de l’évolution du prix des carburants, la différence entre le diesel et l’essence s’amenuise.
De quoi rendre les hybrides essence envisageables pour les fleet managers. Et, d’ici quelques semaines, en 2012, les premiers modèles d’hybrides diesel feront leur entrée sur le marché. Ceci, combiné aux nouvelles mesures fiscales basées notamment sur les émissions de CO2, fait de ces véhicules « verts » une alternative à prendre en considération lors de l’établissement d’une car policy.
Envisager l’électricité
Si, pour les voitures hybrides, il ne faudra qu’attendre encore un peu un segment moyen qui satisfasse aux besoins et attentes du marché des véhicules de société, pour les voitures électriques, il est nécessaire de regarder beaucoup plus loin vers le futur. « Actuellement, tous les modèles électriques disponibles sur le marché sont de petites voitures, comme la Citroën C-Zéro que nous avons chez Arval. Cela a beaucoup à voir avec le poids, lequel a un effet immédiat sur la consommation et donc sur l’autonomie des véhicules. Mais d’ici quelques mois, d’autres modèles, plus du type voiture familiale telle que la Renault Fluence, feront leur entrée sur le marché. »
Donc oui, comme le dit Luc Van Ouytsel, vous pouvez aujourd’hui envisager d’acheter une voiture électrique, et ce, bien qu’il y ait un certain nombre de facteurs importants à prendre en compte. « Une voiture électrique dispose d’une autonomie limitée et, si cela ne pose pas de problème pour la plupart des déplacements quotidiens, la peur reste toujours de ne pas pouvoir rentrer à la maison. Avec une voiture électrique, il n’est plus possible de se ravitailler en carburant en quelques minutes… » Mais comme seconde voiture, qui sera surtout utilisée pour conduire les enfants de/à l’école, pour faire les courses dans le quartier,… une voiture électrique est tout à fait adaptée, ajoute-t-il. Par ailleurs, une voiture électrique demande très peu d’entretien: un moteur électrique est en effet extrêmement fiable.
« Pour les applications professionnelles, la voiture électrique semble cependant actuellement un peu moins bien adaptée. Sauf comme voiture de pool pour des trajets urbains ou pour des entreprises parcourant un trajet fixe, connu à l’avance. » La Poste en est un exemple. Et Luc Van Ouytsel souligne qu’à Londres, le lait est distribué depuis une dizaine d’années grâce à des véhicules électriques.
« Il faut encore attendre le développement d’un large segment moyen avant que ces véhicules ne percent véritablement. »
Pour contrer la peur de tomber en panne, tout en roulant « électrique », il existera bientôt une solution. L’Opel Ampera qui, elle aussi, sera lancée en 2012, est une voiture électrique équipée d’un « range extender ». Il s’agit d’un petit moteur à combustion qui accroît l’autonomie de la voiture. La grande différence avec une voiture hybride actuelle, dans laquelle le moteur à combustion propulse les roues, réside dans le fait que le range extender recharge la batterie, qui alimente le moteur électrique, qui lui propulse le véhicule. De quoi rouler quelques centaines de kilomètres en émettant un minimum de CO2. Et de quoi intéresser les entreprises désireuses d’entreprendre de façon socialement responsable, celles-là même ayant donné la première impulsion à la percée des voitures hybrides. « Nous recevons régulièrement des demandes d’offre pour des voitures électriques, mais les commandes restent encore relativement peu nombreuses. Le prix est en effet un facteur décisif. »
Déjà y penser
Certes, nous ne nous attendons pas à ce que tout le monde roule en voiture électrique d’ici demain. « Selon les prévisions, en 2020, 5 à 10% du parc automobile serait électrique, bien que tout cela puisse changer assez rapidement si, par exemple, des constructeurs élargissent leur offre et que l’ensemble du dispositif – législation fiscale, infrastructure… – suit. Sans vouloir me prononcer réellement sur un délai précis, je pense qu’il est sensé de déjà tenir compte maintenant de la venue de la voiture électrique. »
Demain, nous roulerons donc encore avec des voitures propulsées par un moteur à combustion probablement de plus en plus souvent complété par un moteur électrique. Mais, après-demain, le moteur électrique pourrait devenir le moteur principal. D’où l’importance de se préparer. « Si tous les visiteurs de votre entreprise viennent avec leur voiture électrique et que vos propres voitures sont aussi électriques, vous devrez alors offrir la possibilité de recharger ces véhicules. Aux entreprises qui sont en train de construire un nouveau bâtiment, nous recommandons également de ne pas négliger ce point. » Suivront ensuite d’autres questions. Qu’en sera-t-il de la carte carburant? Comment votre entreprise indemnisera-t-elle l’employé pour l’électricité utilisée la nuit pour recharger sa voiture électrique de société? Et bien d’autres encore …