En temps de crise, les entreprises belges maximisent leurs ressources internes

Les entreprises font aujourd’hui face à un climat économique difficile qui les oblige à envisager leurs investissements avec prudence et à trouver de nouvelles manières d’augmenter la productivité. Robert Half, leader mondial dans le recrutement spécialisé, a mené une enquête internationale auprès de 1.025 CFO et directeurs financiers quant aux actions qu’ils ont entreprises pour améliorer leur productivité.

Il ressort de l’étude que les CFO en Belgique et à travers toute l’Europe sollicitent avant tout les ressources existantes pour améliorer la productivité de leur entreprise. Suite à la crise, 42 % des CFO belges améliorent les processus et/ou l’infrastructure de l’entreprise. 53 % d’entre eux indiquent que les travailleurs effectuent au moins 2 à 3 fois par semaine plus d’heures que le précise leur contrat. 26 % de ces CFO recrutent du personnel permanent et 22% d’entre eux recrutent du personnel temporaire, tout cela dans le but d’améliorer la productivité.Cette enquête été menée en tout anonymat entre décembre 2011 et janvier 2012 par MarketProbe, une société de recherche indépendante, auprès de 1.025 professionnels des services financiers dans 10 pays : Belgique, Australie, Chine, Allemagne, Hong Kong, Japon, Luxembourg, Singapour, Royaume-Uni et Suisse.

Vitaminer la productivité

La question suivante a été posée à 200 CFO et directeurs financiers belges: quels facteurs avez-vous utilisés pour rendre votre entreprise plus productive qu’il y a un an ?
Améliorations des processus et/ou de l’infrastructure de l’entreprise 42 %
Les collaborateurs font plus avec les moyens existants 37 %
Meilleure technologie 37 %
Recrutement de personnel permanent supplémentaire 26 %
Recrutement de personnel temporaire supplémentaire ou recrutement de personnel en fonction des projets 22 %
Télétravail 17 %
Rémunération des heures supplémentaires sous la forme d’un paiement ou d’un avantage 11 %
L’entreprise est moins productive 3 %
(Source : Robert Half – enquête auprès de 200 CFO et directeurs financiers en Belgique – plusieurs réponses possibles)

Maximisation des ressources existantes

L’an dernier, les entreprises ont avant tout sollicité les ressources internes afin d’augmenter leur productivité.
Plus de quatre CFO sur dix (42 %) ont apporté des améliorations aux processus et/ou à l’infrastructure de l’entreprise, tandis que 37 % d’entre eux ont adapté la technologie avec, pour effet, une productivité accrue. Les CFO ont également davantage fait appel à leur capital humain, au sein del’entreprise. Plus d’un tiers (37%) d’entre eux indiquent que les collaborateurs ont fait plus avec les moyens existants. Cela explique aussi pourquoi le recours aux heures supplémentaires reste un aspect inhérent à la vie de l’entreprise. Plus de la moitié (53 %) des CFO dévoilent que les travailleurs effectuent au moins 2 à 3 fois par semaine plus d’heures que le précise leur contrat. Cependant, seulement 11 % des directeurs financiers rémunèrent ces heures supplémentaires sous la forme d’un paiement ou d’avantages additionnels.
Frédérique Bruggeman, Managing Director Robert Half BeLux commente ces tendances : « Au vu du contexte économique difficile, de nombreuses entreprises ont peu de certitudes quant à leurs revenus et perspectives de croissance. Elles souhaitent néanmoins contrer ces incertitudes par des manières rentables d’améliorer la productivité en vue de stimuler leurs performances. Elles s’efforcent donc de faire plus avec moins de moyens et font, à cet égard, essentiellement appel aux ressources dont elles disposent. »

Faire appel à des ressources externes

Même si les entreprises sollicitent essentiellement leurs ressources internes, l’enquête indique toutefois qu’elles comptent en grande partie sur le personnel temporaire et/ou permanent pour améliorer les résultats d’exploitation par une augmentation de la productivité. 26 % indiquent avoir recruté des collaborateurs permanents, tandis que plus d’un CFO sur cinq (22 %) a accueilli du personnel temporaire dans ses équipes.« Même si le contexte de recrutement actuel se caractérise par la prudence, imputable à l’incertitude financière mondiale persistante, les entreprises continuent à engager du personnel tant permanent que temporaire. Différentes raisons peuvent l’expliquer : des postes existants doivent être à nouveau pourvus, de nouveaux postes sont créés, l’entreprise a besoin d’une expertise dont elle ne dispose pas en interne ou souhaite éviter de surcharger ses travailleurs actuels… Autant de motifs pouvant varier d’une entreprise à l’autre. En ce sens, nous recommandons aux organisations d’établir un plan de recrutement.Cet exercice permet aux entreprises de planifier plus précisément l’embauche de collaborateurs permanents et d’intérimaires et aide le management à maintenir les coûts salariaux sous contrôle. Il contribue aussi à éviter la perte de productivité et garantit la continuité de l’entreprise », souligne Frédérique Bruggeman.

Unanimité en Europe

Les résultats belges s’inscrivent en grande partie dans la ligne des investissements consentis par les autres CFO européens, l’année passée. Si les CFO belges s’intéressent, pour une majorité d’entre eux, à l’amélioration des processus et/ou de l’infrastructure de l’entreprise (42 %), ce pourcentage baisse en moyenne de dix pour cent (33 %) dans les pays européens sondés. Une tendance générale se dessine cependant en Europe pour l’investissement dans les ressources existantes. Seule la Suisse se démarque dans ce contexte. Dans ce pays, les CFO font plus largement appel à des ressources externes qu’internes. Si près de sept directeurs financiers suisses sur dix (69 %) engagent du personnel permanent pour augmenter la productivité, près de six CFO sur dix (59 %) recrutent des collaborateurs temporaires. Ces résultats contrastent nettement avec les investissements dans les ressources existantes. Des investissements significatifs ont pourtant également été consentis dans les ressources existantes, ce qui implique que la Suisse a davantage investi dans la productivité de l’entreprise que les autres pays européens sondés.