Conduite responsable: bien plus qu’une économie de carburant!

Choisir des véhicules économiques est une chose, s’assurer que les utilisateurs conduisent de manière économe en est une autre. Une formation à la conduite écologique peut générer une économie substantielle, à la pompe et au garage.

Luc Van Ouytsel, Regional Sales Manager chez Arval, sait à quel point les entreprises sont très attentives aux possibilités d’économie lors de l’achat d’un véhicule, mais sont souvent bien moins rigoureuses lorsqu’il s’agit de maîtriser les coûts relatifs à son utilisation. « Pourtant, on peut réaliser davantage d’économies à ce niveau qu’à l’achat, précise-t-il. Le vrai problème, c’est qu’il est plus difficile d’évaluer le coût d’exploitation à l’avance. En tant qu’acheteur, vous pouvez mesurer combien vous épargnez d’euros à l’achat, mais bien plus difficilement ce que peut rapporter une conduite plus responsable du véhicule. »
Cependant, en tant que gestionnaire de flotte, on peut très rapidement mesurer les avantages de l’éco-conduite ou conduite économe. Etablir une bonne car policy « verte » – telle que présentée dans cette rubrique dans notre édition du mois dernier– représente bien sûr une première étape essentielle. Mais comment sensibiliser le conducteur? Le conscientiser sur les coûts que représente son véhicule est un préalable indispensable. « Si la personne ne connaît pas l’impact que son comportement peut avoir sur le coût, il est plus difficile de susciter des changements dans son comportement. Le plus important sera de l’impliquer en lui donnant un aperçu des coûts, ce à quoi la société de leasing, qui collecte toutes les informations, peut contribuer. »

De façon positive

Les conducteurs qui consomment clairement plus que la norme (à savoir la consommation moyenne de la flotte) devraient recevoir un signal clair de la part de l’entreprise et de son management. « Si la consommation est vraiment élevée, il vaut mieux en parler avec la personne, conseille-t-il. La pénaliser représente par contre une démarche bien plus sensible. Pouvez-vous reprocher une consommation trop importante à celui qui est aussi votre meilleur vendeur sans pour autant le démotiver? Il vaut mieux tourner la chose de façon positive, dans l’optique de trouver ensemble une solution. »
Activer le levier de la récompense est une possibilité, mais elle n’est guère simple à manier étant donné que l’usage fait du véhicule par le conducteur dépend aussi de circonstances sur lesquelles il n’a pas forcément prise. Celui qui passe beaucoup de temps dans les files au quotidien va enregistrer une consommation plus élevée comparée à celle d’un conducteur qui a la chance de pouvoir rouler hors du trafic. Celui qui ne réalise que de courts trajets en zone urbaine va consommer davantage au kilomètre que son collègue qui parcourt des centaines de kilomètres à vitesse constante sur des autoroutes dégagées.

« Sur notre flotte, nous avons réalisé une économie de carburant de 8,3% grâce à notre formation à l’eco-driving. »

Il y a également des parallèles à opérer entre la consommation et d’autres coûts, pointe-t-on chez Arval. Pensons, par exemple, à la conduite sportive d’un chauffeur qui donne du gaz aussi longtemps que possible : plus de consommation peut également engendrer plus de risques d’accidents. Une fois que les conducteurs sont sensibilisés à l’impact de leur façon de conduire, il s’agira de les amener à adopter de nouveaux comportements. Là, une formation telle que l’eco-driving peut les aider.

Bon investissement

« L’eco-driving est une manière particulière de conduire que la plupart des gens n’ont jamais apprise, relève Luc Van Ouytsel. Un certain nombre d’organisations se sont heureusement spécialisées pour fournir cette connaissance. » Lorsqu’il a lui-même suivi une telle formation, il s’est vu demander d’effectuer un parcours d’une dizaine de kilomètres en se comportant de la manière habituelle qu’il adoptait sur la route. Sur base de cet instantanée, un certain nombre de conseils pratiques lui ont été délivrés. Notamment un certain nombre de principes très simples directement applicables tels que, laisser le véhicule en roue libre à la vitesse la plus haute et non au point mort, ou comment accélérer ou changer de vitesse au moment le plus opportun, etc. Lorsqu’il a ensuite effectué les mêmes dix kilomètres, en tenant compte de ces conseils en compagnie de l’instructeur, la consommation avait déjà chuté de 8,23%!
Après une telle formation, et c’est bien là le point crucial, le conducteur doit assimiler et s’approprier cette nouvelle façon de conduire. Il est donc utile de continuer à tenir à l’œil la consommation, afin de s’assurer qu’elle ne repart pas à nouveau à la hausse. Les entreprises qui organisent les cours d’eco-driving proposent ce service, mais la société de leasing dispose également de ce type d’information. « Le suivi est tout aussi important que la formation. En tant que Fleet Manager, vous devez également soutenir les efforts des conducteurs, par exemple par le biais d’un plan de communication », indique Luc Van Ouytsel.
Une formation à l’eco-driving revient à environ 250 euros, mais il s’agit d’un investissement rentable, et très certainement pour les personnes parcourant un nombre substantiel de kilomètres. « Les entreprises qui organisent ces formations évaluent l’économie de carburant potentielle autour de 10%. C’est peut-être un peu surestimé. Mais, dans le cas de la flotte d’Arval, nous avons tout de même réalisé une économie de 8,3% grâce à notre formation à l’eco-driving. Et nos clients nous rapportent également un gain se situant entre 8 et 8,5%. »
Mais il y a plus que le seul carburant à prendre en considération. Celui qui suit les principes de l’eco-driving lors de ses déplacements, est à la fois plus alerte et plus conscient de ce qui survient autour de lui. Il en résulte moins d’accidents. D’autre part, on enregistre une moindre usure du véhicule, par exemple au niveau des pneus et des freins que l’on doit changer moins souvent. Autrement dit, les coûts d’exploitation diminuent. Et, aux dires de Luc Van Ouytsel, il existe encore un avantage supplémentaire à mentionner: « Je reçois un bon feed-back de la banquette arrière, s’amuse-t-il. Mes enfants ne souffrent plus jamais du mal de voiture… »

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