Deuxième chance
Après que de nouveaux records de faillites se soient succédés à l’occasion des deux premiers mois de l’année, en comparaison avec les mêmes mois des dernières années, le mois de mars s’est terminé avec 1.005 faillites, indique le bureau Graydon. Ce nombre est un peu inférieur à celui de 2011 quand on dénombrait 1.029 dépôts de bilan au mois de mars. En 2010, il y en avait eu 1.050. Au premier trimestre 2012, ce sont néanmoins 2.706 entreprises qui ont dû déposer le bilan. On reste proche du triste record de 2011, avec 2.711 dépôts de bilan.
Graydon souligne encore qu’au mois de mars, les faillites n’ont « pas trop influencé » la perte d’emploi. Pendant le premier trimestre de cette année, 6.117 jobs étaient en danger comme conséquence directe de la faillite de l’entreprise de l’employeur. Ce chiffre est un peu plus élevé que celui du premier trimestre de l’année dernière, mais considérablement plus bas que lors des premiers trimestres de 2010 et de 2009. Au niveau régional, on note de nouveaux records de faillite en Région flamande. Cependant, les entreprises qui y déposent le bilan ont moins d’influence sur la perte d’emploi comme conséquence de la faillite de l’employeur. Autrement dit: plus de faillites, moins de pertes d’emploi. Au Sud du pays, deux faillites prononcées pendant les deux premiers mois de l’année ont causé une hausse très claire de l’impact des faillites sur la perte d’emploi. Ici, le nombre d’emplois perdus dépasse celui des faillites.
Alors que la loi sur la continuité des entreprises (LCE) vient de fêter ses trois ans d’entrée en vigueur, Graydon, la FEB et d’autres en font l’évaluation et proposent des pistes concrètes pour la rendre plus efficace (lire page 17). Mais le moment est aussi propice pour rappeler une communication de la Commission européenne, publiée voici quelques années. Elle invitait les Etats membres à améliorer les conditions-cadres nationales en matières de faillites, en mettant l’accent sur l’importance d’une « politique de la deuxième chance ».
En effet, l’opinion publique associe souvent la faillite à la fraude ou à l’incapacité personnelle. Or, seuls 4 à 6% des faillites seraient frauduleuses. On l’a dit: les faillites ont un coût élevé en termes d’emploi, mais également de pouvoir d’achat (salaires impayés) et de finances (créances impayées). Ce coût pourrait être réduit si les entreprises en difficultés étaient mieux assistées et, en cas de faillite, si un nouveau départ était facilité, pointait la Commission soulignant aussi que les entrepreneurs qui redémarrent une entreprise apprennent de leurs erreurs et ont davantage de succès par la suite. Pour toutes ces raisons, il convient de donner une deuxième chance aux faillis. En la matière aussi, il reste du pain sur la planche…