« Les bonnes idées sont déjà dans vos murs »
Journaliste économique pendant une douzaine d’années, chez Trends-Tendances et à L’Echo notamment, Jean-Yves Huwart a laissé germer la fibre entrepreneuriale qui sommeillait en lui, d’abord en lançant et en animant son propre blog, puis en fondant le think tank Entreprise Globale (www.entrepriseglobale.biz). Sa mission: générer des idées et de l’expertise sur les changements à l’œuvre dans le monde économique et livrer des clés de lecture pour les anticiper. Il est également une des chevilles ouvrières de l’Intrapreneurship Conference qui se déroulera le 2 décembre prochain à The Hub Brussels.
« L’observation du monde des entreprises m’a convaincu que les métiers allaient être bouleversés par une série de réalités: par exemple la facilité accrue d’utilisation des outils de communication et l’interconnexion qu’ils permettent entre des gens qui, avant, n’auraient pas pu se rencontrer, les nouveaux modes d’organisation du travail, confie-t-il. J’ai très vite eu le sentiment que nous allions vivre une sorte de glissement de paradigme et, aujourd’hui, celui-ci se confirme jour après jour. Nous évoluons dans un contexte économique où la valeur ajoutée provient de l’innovation et, surtout, de la capacité à innover vite, à innover en réponse aux attentes du marché, voire à innover en les créant. »
Sa conviction: l’économie va de plus en plus être créée par les knowledge workers, avec des business models se démarquant de ce qu’on a connu jusqu’ici. « Dès lors, on ne peut faire l’économie de chercher à repenser les schémas d’organisation, de telle sorte d’être plus agile, plus souple, plus transparent, plus réactif. Au plan de la gestion de l’humain, cela veut dire répondre aux questionnements – exprimés ou implicites – par rapport aux valeurs, octroyer davantage d’autonomie, intégrer les nouveaux modes de communication, partager l’information pour éclairer et faciliter la prise de décision. »
Pour Jean-Yves Huwart, l’entreprise doit intégrer l’idée que tout le monde doit pouvoir s’exprimer et que les idées émises doivent recevoir une réaction. « Il faut se donner l’ambition d’offrir aux collaborateurs les plus créatifs la possibilité de faire entendre leurs idées, ce qui – quoi qu’on en dise dans nos entreprises – demeure difficile pour toute une série de raisons. Cela peut créer de nouvelles dynamiques, générer du business et renforcer la motivation. »
Des études révèlent ainsi qu’une grande proportion de gens portent un projet en eux: ils ont envie de créer quelque chose, parfois dans le cadre de leur métier ou fonction, parfois en-dehors. Mais, sur cette immense majorité, une très infime minorité va concrétiser cette envie car elle est risquée, elle comporte une part d’inconnu, il manque des ressources, il y a un déficit de confiance en soi, le réseau de la personne n’est pas suffisant, etc. Résultat: cette énergie et cette envie sont perdues.
Comment y parvenir? « Un cadre doit être créé pour que cette énergie puisse s’exprimer et être mise en œuvre tant pour le bien de l’entreprise que pour celui du collaborateur. La notion d’intrapreneurship participe de ce mouvement consistant à octroyer davantage de marges de manœuvre aux personnes dans un cadre relativement déterminé. Il s’agit de leur donner la possibilité de s’auto-organiser, d’exprimer leur enthousiasme, leurs compétences et talents, leur créativité, leurs capacités de réseautage, etc. On peut alors voir naître des projets qui vont se créer et se défaire en fonction de besoins, d’opportunités et de partenariats qu’on n’imaginait pas, indépendamment de la hiérarchie. En ce sens, on évolue vers des entreprises-écosystèmes… »
Information, programme et inscriptions à l’Intrapreneurship Conference du 2 décembre:
http://www.intrapreneurshipconference.com