Du bruit pour rien?

La génération Y commence à inquiéter les directeurs financiers, notamment par l’entremise des recruteurs en finance. C’est ce qui ressort d’un Livre Blanc publié par eFinancialCareers, la place de marché de l’emploi en finance. La génération Y, ce sont les jeunes nés entre le début des années 80 et le milieu des années 90 qui se retrouvent aujourd’hui aux côtés des financiers plus expérimentés avec qui ils ne partagent pas forcément la même approche du travail, ni les mêmes objectifs de carrière.

On les dit individualistes, interconnectés, impatients, créatifs, exigeants, voire gourmands au niveau salarial – en particulier dans les métiers de la finance IT où, du fait de leur maîtrise de l’outil informatique, ils sont très courtisés –, zappeurs, infidèles, très sensibles à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée,… Autant de traits qui peuvent rendre le management intergénérationnel pour le moins compliqué. « Dans la finance, un collaborateur génération Y éprouvera de la difficulté à exécuter une tâche ou un ordre s’il n’en comprend pas l’utilité ou la raison, illustrent les auteurs. Ils pensent par eux-mêmes, n’hésitent pas à remettre en cause les protocoles existants et cherchent continuellement à améliorer les choses en les rendant plus efficaces, plus rapides. Il n’y a rien de mal à cela, le défi consiste simplement à y faire face, en expliquant le pourquoi du comment des tâches qu’on leur demande d’effectuer. »

Le Livre Blanc insiste néanmoins: la génération Y est aussi porteuse de qualités propices à tirer vers le haut la profession – créativité, aisance naturelle vis-à-vis du travail en réseau, exigences sur l’utilité économique et sociale de leur métier. « Cette génération est considérée comme naturellement plus à l’aise que les précédentes avec les technologies de l’information, et Internet en particulier. D’où leur intérêt pour tout ce qui concerne la finance IT, l’informatique bancaire ou encore les banques ‘on line’ pour ceux qui veulent faire carrière en Retail banking. Sans oublier bien sûr la finance de marché et les métiers du trading. ils montrent un vif intérêt pour tout ce qui concerne la finance durable ou l’investissement socialement responsable. Avec la crise, nombreux sont ceux tentés par une approche différente de la finance de papa. »

Pour autant, il ne faudrait pas exagérer ce « fossé générationnel ». Ainsi, à la fin 2008, HEC Consulting Group et Berenschot ont mené une enquête sur les « Générations au travail », en collaboration avec les professeurs Pichaut, Pleyers (HEC-ULg) et Vilrokx (VUB). Celle-ci mettait en évidence une grande proximité dans les réponses des différentes générations en termes de motivations, valeurs et préoccupations, avec tout au plus certaines interversions dans les priorités entre celles-ci. « Alors qu’on pouvait imaginer des disparités importantes, même si l’étude en identifie, elles sont relativement peu nombreuses et finalement facilement compréhensibles », concluaient les auteurs. A bon entendeur…

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