Génération C(rise)

Finance Management

On a déjà tout dit, tout écrit sur la fameuse génération Y. La dimension générationnelle n’est toutefois pas le seul facteur expliquant la façon dont les plus jeunes collaborateurs envisagent leur rapport au travail. Le contexte économique déprimé dans lequel nous évoluons a, lui aussi, un impact très perceptible.

C’est le point de vue que développent Aimee Groth et Vivian Giang sur le site Business Insider (www.businessinsider.com), dans un article intitulé 13 Ways The Recession Has Changed How Millennials View Work. Premier constat: les jeunes qui décrochent leur diplôme en temps de récession ont davantage tendance à faire des compromis et à débuter dans des fonctions inférieures et moins payées qu’espéré. Ils se montrent plus modestes et plus réalistes par rapport à leurs capacités et à leur degré de préparation aux réalités du monde de l’entreprise. Plus surprenant: cette arrivée en entreprise « au mauvais moment » aurait des conséquences à long terme sur leurs niveaux de rémunération et leur évolution dans l’entreprise.

L’enquête révèle aussi que ces jeunes développeraient une plus grande aversion au risque, par exemple dans leur profil d’investisseur, mais aussi dans la manière dont ils envisagent leur job. Ils se montreraient par exemple plus réticents à se remettre sur le marché du travail. A l’inverse, il semblerait qu’ils accordent une plus grande valeur à l’emploi, perçu comme un « privilège rare », et, conscients de la difficulté de trouver une place, ils travailleraient plus dur pour le conserver. Le message sous-jacent: « Si vous n’êtes pas le meilleur dans votre job, l’employeur peut légitimement prendre à votre place quelqu’un qui l’est… »

Les personnes qui commencent à travailler en période de récession ont tendance à croire que le succès dans la vie dépend plus de la chance que de l’effort, soutiennent davantage l’idée de solidarité émanant du gouvernement, mais font moins confiance aux institutions publiques, notent les auteurs. Enfin, on connaît fort bien la propension des Y à challenger les hiérarchies traditionnelles, et donc aussi leurs managers. Ce trait serait encore exacerbé par la conjoncture économique négative. Les jeunes ne vont pas accorder de valeur au reporting vers quelqu’un qui se contente de garder trace de ce qu’ils font. Ils valoriseront le mentoring et le coaching émanant de quelqu’un qu’ils respectent. Un maître, et non un « general manager »…

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