« Il y a une réelle fierté de représenter Xerox »

Finance Management

Depuis le mois de septembre dernier, Catherine Mores exerce la fonction de General Manager de Xerox Financial Lease. Filiale à part entière de Xerox, cette entité propose des solutions de financement aux entreprises. Portrait et partage d’expérience.

« En ces temps de crise, nous sommes confrontés à un double défi, relève Catherine Mores. D’une part, être le plus rapidement possible au courant des éventuelles difficultés rencontrées par nos clients en matière de paiement, afin de pouvoir prendre les décisions opportunes. Et, d’autre part, maintenir notre profitabilité alors que la pression sur les prix est énorme, ce qui impose une gestion très rigoureuse des coûts. »
Catherine Mores aime souligner que sa carrière s’est construite sur des cycles de cinq ans. Après avoir décroché son diplôme d’ingénieur commercial à l’Ecole de Commerce Solvay, elle débute son parcours par une expérience à la Commission européenne. « Mon background est avant tout financier, mais j’ai toujours fait preuve d’une grande ouverture à explorer des voies autres que celles toutes tracées, raconte-t-elle. Le monde de l’entreprise m’attirait, mais j’ai saisis cette opportunité d’évoluer dans un contexte international et multiculturel. »
Responsable financier du programme de recherches en matière de transports, elle y a pour mission de valider que la Commission dépense correctement ses fonds, avec un volet d’audit important. Elle a aussi l’occasion de participer aux réorganisations à l’œuvre au sein de l’institution, dans ces temps chahutés où l’on parle beaucoup de mauvaise gestion… au point de voir l’équipe Santer démissionner en 1999. Ces cinq premières années sont donc pour le moins intenses. Fin 2000, elle décide toutefois de rebondir. « En tant que contractuel, les possibilités d’évoluer étaient trop limitées », explique-t-elle.

Vision moderne

Son choix se porte sur le groupe Automatic Data Processing (ADP), où elle prend la fonction d’Internal Audit Manager pour l’Europe et l’Amérique du Sud. Leader des services pour la gestion de la paie aux Etats-Unis, l’entreprise était peu présente dans ce métier en Belgique où elle était surtout connue en matière d’assurances, avec un logiciel gérant les transactions dans le cadre des sinistres automobiles. Catherine Mores y prend son bâton de pèlerin et mène des audits financiers et opérationnels dans toutes les filiales du groupe, dont notamment le Brésil, le Mexique et les pays de l’Est en plein développement.
« Un poste comme celui-là vous offre une vue d’ensemble incomparable sur l’entreprise, dit-elle. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de liberté dans la façon de gérer les choses, ce qui m’a permis de déployer une vision de l’audit moderne et porteuse de valeur ajoutée. L’audit interne ne doit pas se cantonner à un rôle défensif de ‘gendarme interne’, mais aussi se positionner activement comme force d’amélioration, par exemple en évaluant les risques, en fournissant du conseil ou en favorisant la diffusion de bonnes pratiques. »

« Des temps difficiles sont également propices à établir des montages plus créatifs. »

C’est à la fin 2005 que Catherine Mores rejoint Xerox, là encore dans un rôle d’Internal Control Manager. « Je ne suis pas quelqu’un de naturellement axée technologies, reconnaît-elle. L’audit interne représentait une belle porte d’entrée pour découvrir cette entreprise de l’intérieur et me familiariser à ses processus clés. J’ai directement été en contact avec tous les départements. J’ai aussi pu ressentir très concrètement la passion qu’ont les gens pour les produits et les services que nous proposons, tant au sein de l’entreprise elle-même que chez les revendeurs. Il y a une réelle fierté de représenter Xerox. »

Simplicité et humilité

Plus encore que les produits, c’est le style de leadership à l’œuvre au sein du groupe qui la séduit le plus. Un style particulier dont le symbole le plus visible a été l’accession d’Ursula Burns à la tête du groupe, en 2010… après avoir fait toute sa carrière chez Xerox où elle a débuté par un job d’été en 1980! Elle est l’une des rares femmes à diriger un groupe high-tech et la première Afro-Américaine à être entrée dans le club fermé des patrons des 500 plus grandes entreprises du magazine Fortune. « Ursula Burns a gardé une simplicité et une humilité remarquable, et elle reste proche des collaborateurs en visitant jusqu’au plus petit des pays et en y tenant un discours toujours particulièrement pertinent. »  
Après deux ans, Catherine Mores évolue comme Business Controller, pour la division Global Document Outsourcing, à savoir l’activité d’externalisation de tout ce qui a trait à la gestion et à l’impression des documents des grands comptes. « A la signature d’un contrat, par exemple, il s’agissait de vérifier que son contenu était bien en ligne avec les règles de fonctionnement interne et que le P&L prévisionnel devienne réalité – ou si, tel n’était pas le cas – qu’il soit sous contrôle pour que l’opération soit profitable. »
L’étape suivante l’amène dans une fonction de contrôleur pour le « channel », le réseau des revendeurs avec, à la clé, la gestion des P&L et des « remises arrières », les ristournes en cas d’atteinte du chiffre d’affaires souhaité. « Nos revendeurs sont indépendants et assurent aussi les prestations de maintenance sur nos équipements, souligne-t-elle. Assurer leur solidité financière représente une garantie que nos clients soient eux-mêmes bien servis. Ils ont un rôle d’ambassadeur, ce qui explique aussi des processus d’accréditation très stricts. »

Dans l’ADN

En temps de crise, Catherine Mores voit dans le leasing une opportunité. « C’est l’occasion de proposer au client une technologie plus moderne et d’offrir le paiement d’une charge fixe par mois aux entreprises habituées à acheter cash. Des temps difficiles sont également propices à établir des montages plus créatifs, par exemple des paiements progressifs adaptés aux start-up. A la différence d’une banque, nous sommes plus à l’écoute des projets et besoins des clients, et n’allons pas uniquement les juger sur des chiffres financiers. Nous allons aussi accepter de prendre plus de risques dès lors que nous croyons au projet. »
Rester à la pointe de l’innovation, y compris dans les processus internes, fait partie de l’ADN de Xerox. « Un projet de transformation est à l’œuvre à l’échelle mondiale, touchant divers processus allant des systèmes IT jusqu’à la façon de gérer les relations avec les partenaires, conclut-elle. Nous avons par exemple rendu possible la commande de contrat de leasing via le portail internet, avec l’avantage d’accélérer le paiement des partenaires. Le système permettra également d’opérer le ‘credit check’ de façon automatique, pour 50% des demandes entrant. Le partenaire sait alors immédiatement si son dossier est accepté ou pas. »

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