Inspire!

Visionnaire génial, maître à penser, gourou… les qualificatifs n’ont pas manqué à l’annonce du décès de Steve Jobs. Apple, mais aussi Google, Facebook, Amazon, et, à une autre mesure, P&G, Microsoft, SAS,… Zappos, aux Etats-Unis. Colruyt, à notre échelle. Toutes ces boîtes sont dans le « hype ». A côté d’une notoriété à baver d’envie et d’un succès parfois insolent, peuvent-elles aussi être sources d’inspiration en matière de People Management?

Précision oratoire préalable: par « hype », il faut entendre « dans le vent », « in », « à l’avant-garde », « branché », au cœur de l’innovation, aux avant-postes de la tendance. Aucune connotation péjorative donc, dans notre chef, qui associerait le terme à une mode, éphémère et sans grande consistance. Bien sûr, ce qui est « à la mode » aujourd’hui ne le sera, par nature, plus demain. Mais être hype n’empêche nullement de se réinventer sans cesse. On peut être « hype » et durer. Apple en est un bel exemple.

SAS, éditeur de solutions décisionnelles et analytiques, se maintient au top du classement des 100 Best Companies to Work For publié par Fortune, une liste dans laquelle il figure depuis 14 ans! Comme l’explique un de ses managers, cité par Fortune: « Les gens restent chez SAS en grande partie parce qu’ils y sont heureux. Pour aller un peu plus loin, je dirais qu’ils ne quittent pas SAS parce qu’ils se sentent considérés. Je suis resté pour cette raison, et j’aime ce que je fais pour cette raison. »

Sans surprise, Google, avec sa culture bien particulière, est présent dans le top 10. Zappos est, par contre, bien moins connu chez nous. Ce distributeur de chaussures en ligne a grimpé cette année de la 15e à la 6e place. Désormais membre de la famille Amazon.com, cette entreprise a toutefois conservé une culture propre, moteur de son succès. Ses dix valeurs parlent d’elles-mêmes: Deliver WOW Through Service, Embrace and Drive Change, Create Fun and A Little Weirdness, Be Adventurous, Creative, and Open-Minded, Pursue Growth and Learning, Build Open and Honest Relationships With Communication, Build a Positive Team and Family Spirit, Do More With Less, Be Passionate and Determined et, enfin, Be Humble.

Parlante également: la liste des Best Places to Work publiée par Glassdoor. Celle-ci est originale par le simple fait d’être composée exclusivement sur base des voix des employés. Pour être considérée, une entreprise doit avoir au moins 25 collaborateurs ayant complété le questionnaire traitant d’une vingtaine de thèmes. Au dernier classement en date, Facebook décroche la première place, quand bien même la société de Mark Zuckerberg apparaissait pour la première fois dans le top 50! Ses employés apprécient l’énergie de cette start-up et les avantages qu’elle propose. Pour autant, figurer en tête ne signifie nullement que tout y est rose et violette. Certains répondants se plaignent ainsi de jeux politiques de plus en plus nombreux, de gros égos, de réunionite, et d’un management de faible qualité… sans même évoquer les cas de burn-out. La perfection n’est pas de ce monde.

Ce qui marche aux Etats-Unis n’est pas applicable chez nous, dira-t-on. A voir. Le classement Top Employers Europe 2010 du CRF Institute apporte un éclairage complémentaire. Chaque « top employeur » s’est vu demander de lister ses cinq priorités RH parmi 14 options. Partout en Europe, tout ce qui a trait au développement du personnel – Talent Management, Learning & Development, Leadership Development, etc. – arrive en tête. L’engagement des collaborateurs a, par ailleurs, pris une importance très nette. A l’inverse, l’équilibre de vie, la pression démographique et la diversité reculent quelque peu.

Et, pour la jeune génération, qui fait le « hype »? Le Global Talent Attraction Index, réalisé par Universum auprès de futurs diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieur, célèbre aussi Apple et Google. « Comparer la liste des employeurs les plus attractifs avec celle des entreprises les plus admirées ou avec celle des marques ayant le plus de valeur aux yeux des consommateurs est éclairant, conclut Lovisa Öhnell, Research and Consulting Director chez Universum. On voit que les employeurs qui se démarquent le plus ne dépendent plus autant de leur marque consommateur ou corporate. Par contre, ils aident leurs talents à constituer leur ‘marque individuelle’, par le développement et la formation, en étant une référence pour leur future carrière ou par le soutien de leurs leaders. »

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