La Belgique va continuer à naviguer en eaux difficiles

Rudi Braes

Après une période de reprise, la Belgique bascule à nouveau dans une légère récession en 2012. L’Eurozone Forecast d’Ernst & Young confirme que le PIB belge connaîtra une baisse de 0,3% cette année. En 2013, la Belgique pourrait à nouveau renouer avec la croissance (0,9%), mais cette reprise demeurera extrêmement incertaine. Il en faudra peu pour que la confiance des marchés, fragilement regagnée, se détériore à nouveau.

En raison de la crise bancaire et de la crise de la dette, la reprise économique en Belgique et dans la zone euro demeure extrêmement fragile. À cet égard, 2012 devrait constituer une année de transition. La reprise des exportations, qui a redonné un peu d’élan à l’économie au cours du premier semestre de 2011, s’est fortement tassée ces six derniers mois. Il en résulte une surcapacité croissante au sein des entreprises qui, en combinaison avec une diminution du nombre de prêts, conduit à une réduction du nombre d’investissements. Dès lors, les perspectives sur le marché du travail s’amenuisent. Le taux de chômage dans la zone euro devrait ainsi augmenter pour atteindre 8% en 2012, et grimper à 7,6% en Belgique.

Cette combinaison d’un marché du travail affaibli, de la baisse des prix des actifs et de la pression inflationniste (limitée) donne lieu à une faible augmentation des revenus en 2012. Il en résulte une stagnation de la consommation. La demande de prêts hypothécaires semble aussi fortement diminuer. « Après la crise bancaire, l’économie belge a présenté des signes de reprise, que la crise de la dette a anéantis en partie, commente Rudi Braes, Managing Partner d’Ernst & Young. C’est précisément la raison pour laquelle il est important de trouver le bon équilibre entre discipline budgétaire et stimulation de l’économie par la voie des dépenses. Si nous parvenons à traverser cette année de transition sans encombres, la voie sera ouverte vers une reprise économique durable, à condition d’améliorer la compétitivité des entreprises. »

La bonne nouvelle est que la Belgique possède désormais un gouvernement. L’injection de liquidités de la BCE a été d’une grande aide pour protéger notre pays contre les marchés et lui permettre d’endiguer la contagion. « Le taux de croissance potentiel de la Belgique est toutefois inférieur à celui des pays voisins, et notre pays reste fragile en raison de sa dette élevée, conclut-il. Si la Belgique maintient son déficit à 2,8 % du PIB, cela sera en tous les cas un pas dans la bonne direction, qui devrait rassurer les marchés financiers. Mais il importe surtout de continuer à renforcer la compétitivité des entreprises. »

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