La fonction consolidation examinée pour la première fois à la loupe

La fonction « consolidation » au sein des entreprises en Belgique est, de manière  générale, assez bien organisée et maîtrisée. Pourtant, il y a encore place pour des améliorations, non seulement en termes d’efficacité des processus de consolidation, mais également en ce qui concerne l’application cohérente des règles comptables entre les différentes entités au sein d’un groupe.

C’est, en tout cas, ce qui ressort de l’enquête «Consolidation Survey1» de PwC, la première étude en Belgique qui offre un aperçu détaillé de la fonction consolidation dans notre pays et à laquelle 72 entreprises ont collaboré.
Pour optimiser davantage l’entièreté du processus de consolidation, 5 domaines sont le plus souvent cités par les entreprises dans l’étude de PwC:
• Une meilleure intégration entre les outils de consolidation et les logiciels de comptabilité;
• Un processus de réconciliation des soldes et transactions intragroupe plus efficace;
• Le raccourcissement du processus de clôture et d’élaboration du reporting financier;
• Une communication plus efficace entre la maison-mère et les filiales, et une utilisation davantage optimisée des outils disponibles (manuel comptable, etc.);  
• Le maintien de connaissances techniques pointues, en ligne principalement avec l’évolution des normes IFRS.

Panorama assez positif

L’étude de PwC, qui se concentre sur un certain nombre d’aspects dans le domaine de la comptabilité, de l’organisation et des processus mais aussi des logiciels et outils utilisés, donne une bonne image de la consolidation en Belgique. Le tableau d’ensemble est globalement positif. « Nous constatons que les entreprises travaillent véritablement à l’implémentation des best practices», explique Patrice Schumesch, Accounting Advisory Partner chez PwC. Des initiatives sont prises pour simplifier et standardiser le processus de consolidation. L’utilisation de logiciels de consolidation et d’autres outils d’automatisation est véritablement entrée dans les mœurs.  Beaucoup d’entreprises participantes sont pleinement engagées dans le remplacement ou la mise à jour de leurs systèmes de consolidation ou ont l’intention de le faire dans un futur très proche. En ce qui concerne l’application des règles comptables groupe, la connaissance technique des équipes de consolidation est généralement très bonne et les entreprises ont souvent recours à des outils tels que les manuels comptables groupe qui définissent les règles à appliquer par l’ensemble des entreprises du groupe, facilitant en cela l’harmonisation des règles. Quand cela s’avère nécessaire les entreprises font également appel à un consultant externe

Évolutions nécessaires

L’image globale a beau être bonne, il ressort néanmoins de l’étude que les entreprises indiquent elles-mêmes des points d’amélioration, et que la tendance est assez marquée quant aux domaines qui sont cités. Un premier point important est une meilleure intégration des logiciels de consolidation et de comptabilité utilisés. La compatibilité des outils de consolidation et de comptabilité laisse souvent à désirer et rend l’ensemble du processus de consolidation inutilement compliqué. «83% des équipes de consolidation dans les entreprises utilisent un système spécialement dédié aux activités de consolidation, explique François Jaucot, Finance Consulting Partner chez PwC. Bien que les fonctionnalités de ces systèmes répondent amplement aux besoins des utilisateurs, 65% d’entre eux trouvent que l’intégration avec le logiciel de comptabilité utilisé doit être améliorée. Il est également frappant de constater que près d’ 1 entreprise participante sur 3 est en train de remplacer son système actuel ou à l’intention de le faire dans l’année à venir. Le désir d’une plus grande automatisation de la remontée des chiffres des filiales joue certainement un rôle. Grâce à l’automatisation, ce processus de consolidation et les frais y afférents peuvent en effet être considérablement réduits.»

Accélérer le processus

Une autre priorité est de raccourcir le processus de consolidation. Le management veut recevoir aussi vite que possible les chiffres consolidés, non seulement pour assurer une communication plus rapide vers l’extérieur  (en particulier dans le cas des sociétés cotées), mais aussi parce qu’un reporting rapide permet des décisions de gestion également plus rapides. Pour François Jaucot, «le raccourcissement du cycle de consolidation est peut-être le défi le plus important pour les équipes de consolidation. Il est aussi étroitement lié à deux autres problèmes mentionnés dans cette étude. D’une part, le processus de réconciliation des soldes et transactions intragroupe est ainsi un véritable nœud dans le cycle de consolidation. 85% des gestionnaires de consolidation participant à l’étude ont indiqué souhaiter une amélioration du processus de gestion de ces comptes intragroupe, et un tiers d’entre eux signalent que ce processus se déroule régulièrement de manière problématique.»
D’autre part, selon Patrice Schumesch, l’efficacité du processus de clôture est maximisé si les filiales utilisent les principes comptables groupe dans leur comptabilité au jour le jour, minimisant en cela les retraitements nécessaires pour le reporting au département consolidation de la maison-mère, et si les outils permettant une bonne application de ces règles sont utilisés de manière optimale. «Selon notre étude, deux tiers des entreprises travaillent avec un manuel comptable groupe, mais la moitié d’entre elles disent que leurs règles et principes comptables ne sont pas toujours appliqués de manière cohérente par les filiales, entraînant parfois des ajustements en central et un retard dans la clôture des comptes consolidés. Une moitié d’entre elles  pensent aussi que ce manuel doit être amélioré ou mis à jour. 75% des entreprises qui n’utilisent pas encore de manuel comptable groupe, pensent qu’un tel manuel serait utile.»

Équipes dédiées

Le «Consolidation Survey» montre enfin que la consolidation n’est plus une activité annexe pour le département financier. En raison des structures de plus en plus complexes des groupes et du nombre croissant de filiales suite à la mondialisation des affaires, de plus en plus d’entreprises ont recours à des équipes de consolidation dédiées (même si 43% des entreprises participantes ne disposent pas d’une cellule séparée). Bien que les connaissances et les compétences des équipes de consolidation soient hautement estimées par la majorité des entreprises participantes, 77% d’entre elles trouvent qu’elles doivent continuer à investir dans leur formation. «C’est principalement au niveau des normes IFRS qu’une formation complémentaire est nécessaire; 70% des entreprises interrogées utilisent ce référentiel, y compris une majorité de sociétés non cotées en bourse. Les nombreux développements  des normes comptables et autres règlementations entraînent pour les membres des cellules de consolidation une obligation de remise à niveau permanente de leurs connaissances. En outre, le recours à un expert pour valider le traitement comptable des opérations les plus complexes est régulièrement nécessaire,» conclut M. Schumesch.

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