L’accélération en 2013?

En 2011, la croissance du PIB mondial est finalement ressortie à 2,9%, marquant une perte de vitesse significative par rapport à l’année précédente (4,3% en 2010). En 2012, l’économie mondiale devrait décélérer légèrement à 2,6%, avec une croissance positive dans toutes les régions, excepté en zone euro, avant d’accélérer à 3,1% en 2013, estime Euler Hermes.

La zone euro devrait connaître un recul de PIB de l’ordre de -0,3% en 2012 plombée par l’entrée en récession de deux des quatre principaux contributeurs (Italie à -1,2%; Espagne à -1,3%) et le ralentissement des deux autres (France à 0,4%, Allemagne à 0,9%). Euler Hermes projette le retour de la zone à une croissance positive de l’ordre de 1% en 2013. « Les pays d’Europe du Sud décrochent du reste de l’Europe, indique Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes. Ils ont enclenché des politiques d’austérité qui, sans croissance, sont de véritables cercles vicieux, non seulement pour eux, mais pour les autres pays de la zone. Concernant la dette, la question est aujourd’hui de savoir si les États membres vont se tourner, pour des pays comme l’Espagne et l’Italie, vers une solution similaire à celle mise en œuvre pour la Grèce, et surtout si les marchés financiers sont à même d’absorber et de supporter une résolution par décote de la dette de ces pays. »

Le Royaume-Uni évolue sur des sables mouvants avec des moteurs de croissance très fragiles, aussi bien internes (faible demande domestique) qu’externes (contribution faiblement positive du commerce extérieur). En conséquence, les perspectives de croissance restent modestes: 0,5% en 2012 (contre 0,7% en 2011) et 1,3% en 2013. Les pays d’Europe centrale et orientale, en particulier ceux faisant partie de l’Union européenne, devraient voir leur activité faiblir et faire baisser la moyenne de la zone de près de 1,5 point à 3% avant 3,5% en 2013. La Pologne et la Russie devraient tirer leur épingle du jeu, la première grâce à une demande intérieure dynamique, la deuxième grâce à ses exportations de matières premières.

La reprise américaine devrait quant à elle se poursuivre grâce à une demande domestique relativement dynamique. La croissance est attendue à 2,0 % en 2012 et 2,1% en 2013. Les risques sur cette dynamique restent néanmoins élevés sur le plan domestique eu égard à l’importance des dettes publiques et privées, des contraintes pesant sur la politique monétaire (risque d’hyper liquidité, résurgence des pressions inflationnistes).

En Amérique latine, la croissance du PIB régional devrait encore ralentir et s’établir à 3,3% en 2012 (contre 4,1% en 2011), affectée par la faiblesse des débouchés internationaux, des prix des matières premières non pétrolières, et le durcissement monétaire intervenu plus tôt, avant de repartir à la hausse à 3,7% en 2013. Le PIB du Japon, tiré par le processus de reconstruction faisant suite aux catastrophes de mars 2011, pourrait afficher un net rebond à 1,6% en 2012 (contre – 0,7% en 2011) avant de revenir à un tempo plus modéré à partir de  2013 (1,1%).
Si les niveaux de croissance de l’Inde et de la Chine restent bien supérieurs à ceux des pays occidentaux, leur croissance sera toutefois moins vigoureuse qu’en 2011. Sous réserve de relâchement de la politique monétaire, la croissance de la Chine devrait se maintenir autour de 8% en 2012 (contre 9,2% en 2011) et se relever à 8,5% en 2013.

Poster un commentaire

*