Les entreprises n’ont pas atteint leurs objectifs financiers

Ce constat, posé par les CFO belges, ressort de l’enquête trimestrielle que mène Deloitte. De leur point de vue, l’incertitude économique et financière va croissant depuis janvier, pénalisant clairement la performance des entreprises belges au 3e trimestre. L’optimisme s’est étiolé et a atteint son niveau le plus bas de ces deux dernières années.

Déjà perçu par Deloitte au premier et au deuxième trimestre, ce recul de l’optimisme dans les milieux financiers transparaît à présent dans les résultats des entreprises, la moitié des CFO interrogés avouant que leur organisation n’a pas atteint les objectifs visés à l’issue du 3e trimestre: la progression du chiffre d’affaires est nettement inférieure aux prévisions et les marges d’exploitation sont en recul. En moyenne, les niveaux de stock ont augmenté et le pourcentage d’entreprises interrogées n’ayant pas atteint leurs objectifs financiers était de 50% fin septembre, contre 30% fin juin.

Qui plus est, 65% des CFO belges pensent qu’une nouvelle récession est plus que probable et que les conditions actuelles ont déjà des répercussions sur le financement des entreprises: les prêts bancaires ont été plus difficiles à obtenir au 3e trimestre et ont perdu beaucoup de leur attrait. « L’appétit pour le risque – qui n’avait cessé d’augmenter depuis 2009 avant de se stabiliser au début de cette année – s’érode  à présent, observe Thierry Van Schoubroeck, Partner chez Deloitte. Dans tous les secteurs d’activité, la reprise économique et son impact sur les résultats des entreprises sont de plus en plus au cœur des préoccupations. »

Par ailleurs, la croissance du chiffre d’affaires a été beaucoup plus modérée que prévue. Au cours des neuf premiers mois de l’année, les marges d’exploitation et le cash flow opérationnel ont chuté pour 45% et 40% des répondants respectivement. Les principaux indicateurs financiers devraient fléchir davantage encore durant les 12 mois à venir. « Face à cette chute brutale de l’optimisme financier, les organisations qui n’ont pas atteint leurs objectifs financiers aujourd’hui ne pourront probablement pas rattraper leur retard au dernier trimestre, indique Thierry Van Schoubroeck. A terme, le CFO moyen anticipe aujourd’hui un nouvel affaiblissement des principaux indicateurs financiers durant les douze prochains mois. »

La crise de la dette souveraine et son impact sur le secteur bancaire ont encore accru les niveaux de stress financier et affectent déjà le financement des entreprises: les prêts bancaires ont été plus difficiles à obtenir au 3e trimestre et ont perdu beaucoup de leur attrait. Bien que le coût perçu des prêts bancaires soit resté intéressant et stable au cours des douze derniers mois, la disponibilité perçue des financements octroyés par les banques a fortement diminué depuis le début 2011.

Pour 60% des répondants, les spreads et honoraires devraient encore augmenter tandis que les conditions d’emprunt (ex. garanties exigées) se durciront. Les autres instruments de financement aussi ont nettement perdu de leur attrait au 3e trimestre, les investisseurs délaissant largement les actions et les obligations d’entreprise. « Après le mouvement de désendettement observé en 2009 et en 2010 et le regain de confiance dans les bilans qui en avait résulté, les CFO avaient anticipé une reprise de l’endettement et une nouvelle expansion du crédit. Aujourd’hui, l’on ne peut dire avec certitude dans quelle mesure cette tendance risque d’être enrayée. »

Dans les conditions actuelles, l’on ne s’étonnera de voir figurer la compression des coûts sur la liste des priorités des CFO. Malgré cela, les stratégies de croissance (aussi bien croissance organique qu’expansion) demeurent importantes. Les prévisions relatives aux opérations de fusions & acquisitions ont été largement revues à la baisse et ont aujourd’hui atteint leur niveau le plus bas depuis le lancement de l’enquête il y a deux ans et demi.

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