Les risques politiques pour l’économie diminuent à l’échelle mondiale

Après un certain nombre d’années marquées par une aggravation des troubles politiques dans le monde entier, en partie dus au printemps arabe et à la crise économique, les risques politiques dans les marchés émergents ont diminué pour les entreprises.Dans 13 pays, il est plus sûr aujourd’hui de faire des affaires car les risques de violence politique, d’interférence politique dans l’économie ou l’insolvabilité des autorités ont diminué.

Dans 12 des 163 pays étudiés, les risques pour l’économie se sont aggravés. C’était encore le cas pour 21 pays l’an dernier et seuls 3 pays étaient plus sûrs. C’est ce qui ressort de la 15ème édition de la Political Risk Map, éditée annuellement par le gestionnaire de risques et le courtier en assurances Aon.
Le risque le plus répandu pour le commerce international est constitué par la perturbation du flux des marchandises et des services résultant d’une instabilité politique, sociale, économique ou environnementale. Sur la carte des risques de l’année dernière, il s’agissait du risque le plus faible. Ce risque prévaut dans 97 des 163 pays étudiés. Comparé à la carte de l’an dernier, ce risque a été ajouté pour 47 pays, parmi lesquels l’Algérie, le Burundi, le Mali et la Tunisie. Ce risque a diminué pour 8 pays, parmi lesquels le Brésil, la Chine, l’Inde et Panama.
L’interférence de la politique dans l’économie, comme les nationalisations et les expropriations, constitue une menace pour les entreprises dans 80 pays et est le risque le plus faible. Ce risque a été ajouté pour le Guatemala, le Honduras et la Moldavie. Pour 12 pays, parmi lesquels le Salvador, le Pérou, la Thaïlande et la Zambie, ce risque a diminué. D’autres risques sont évalués par Aon dans sa carte : législation et réglementation (94 pays), violence politique (90 pays), insolvabilité des autorités (89 pays) et problèmes de paiement en devises fortes (85 pays).

Transferts sur la carte 2013

Les 13 pays pour lesquels les risques politiques se réduisent sont l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Bahreïn, la Barbade, la Biélorussie, le Guatemala, la Macédoine, le Monténégro, Oman, le Pakistan, le Swaziland, la Thaïlande et les Emirats Arabes Unis. Les 12 pays dans lesquels les risques politiques augmentent sont l’Algérie, le Cameroun, le Tchad, l’Ethiopie, Madagascar, le Mali, la Namibie, la Moldavie, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, Panama et le Paraguay.

Améliorations dans la périphérie de l’Europe

Plusieurs pays d’Asie centrale et du Caucase, l’Azerbaïdjan ou l’Arménie par exemple, ont vu leur notation améliorée. Cela reflète un effort concerté dans les pays émergents d’Europe et de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) pour se réformer structurellement et attirer les investisseurs. Cependant, les tensions économiques persistantes en Europe de l’Ouest et de l’Est ont accentué la pression économique sur plusieurs gouvernements, entraînant une dégradation de la note de pays tels que la Moldavie et l’Ouzbékistan.

Un nouvel ordre au Moyen-Orient

Après une notation particulièrement médiocre en 2012, trois pays du Moyen-Orient – Bahreïn, Oman et les Emirats Arabes Unis – ont remonté la pente en 2013, reflétant ainsi une stabilisation des risques politiques dans la région Moyen-Orient/Afrique du Nord. Bien que cette situation soit temporaire vu la fragilité politique de la région, elle met en évidence la divergence entre les pays disposant d’une économie forte et d’institutions financières solides et les pays bénéficiant d’une grande richesse les rendant plus flexibles face aux revers politiques ou économiques. Elle souligne en outre l’importance d’une économie forte et d’institutions financières solides qui jouent le rôle de « tampon » face aux conséquences négatives pour chaque pays.

Contrecoups en Afrique de l’Ouest

Les notes du Mali, de l’Algérie et du Cameroun, ont été dégradées, reflétant les effets déstabilisants des changements de régimes en Afrique du Nord. La profusion d’armes et d’insurgés transfrontaliers ont exacerbé les risques politiques. L’évolution de la situation en 2013 laisse présager des dégradations de la notation d’autres pays.

Méthodologie

• 163 pays émergents étudiés
• Risques analysés :
Transferts de devises, changements législatifs, interférence politique dans l’économie locale, instabilité et violence politiques, non-paiement de la dette souveraine, rupture de la chaîne d’approvisionnement, vulnérabilité du secteur bancaire, capacité du gouvernement local à stimuler l’économie et freins au commerce.
• 6 niveaux de classement du risque : faible ; moyen-faible ; moyen ; moyen-élevé ; élevé et très élevé.
• Chaque pays de la carte est étudié selon les différents risques politiques qu’il représente et le niveau de ces risques. L’évaluation des risques par pays est effectuée par Aon Risk Solutions conjointement avec Roubini Global Economics, cabinet international d’analyses et de conseil, et l’ avis de 26 syndicats ou sociétés d’assurances de Lloyd’s spécialisés dans l’évaluation des risques politiques.
Pour plus d’information sur la Political Risk Map : www.aon.com/2013politicalriskmap