Pots-de-vin: justifiables en temps de crise?

Finance Management

Oui, estiment un tiers des entreprises belges ayant participé au Global Fraud Survey 2012 réalisé par Ernst & Young! Autre constat interpellant: les entreprises belges ont davantage confiance dans un réviseur d’entreprise externe que dans leur propre département d’audit pour identifier les situations de fraude et de corruption.

Pas moins de 42% des personnes interrogées en Belgique estiment que les dépenses en cadeaux d’affaires et de détente sont admissibles pour permettre à leur entreprise de décrocher et de conserver des contrats, et de survivre à la crise actuelle. On lit également dans l’enquête que 34% vont même encore plus loin en citant le versement de stimulants financiers. Et environ 10% n’hésiteraient pas à présenter des chiffres financiers plus roses. Les résultats belges contrastent fortement avec les moyennes en Europe occidentale (cadeaux d’affaires et de détente: 26%, stimulants en argent liquide: 11%, embellissement des résultats: 5%).

Formation à développer

La gestion éthique des entreprises semble quelque peu s’effriter dans le contexte actuel de crise économique persistante, relève-t-on chez Ernst & Young. Si plus de 80% des sondés belges estiment que la corruption n’est que peu répandue, 12% pensent malgré tout que cette pratique a augmenté suite à la crise économico-financière actuelle. Bien que les personnes interrogées estiment que cette pratique soit plutôt rare, des collaborateurs ont néanmoins été sanctionnés pour violation de la politique de lutte contre la corruption et la fraude dans plus de la moitié des entreprises. Avec un résultat de 54%, la Belgique dépasse sensiblement la moyenne en Europe occidentale (40%).
Il semble exister un contraste criant entre l’adoption formelle d’un code de conduite en matière de corruption (78%) et le fait que 38% des entreprises seulement organisent des formations en la matière pour leur personnel. Le pourcentage moyen relatif aux formations du personnel dans le domaine de la lutte contre la corruption (56%) est sensiblement plus élevé en Europe occidentale qu’en Belgique.

Audit externe

Les entreprises belges interrogées font davantage confiance au réviseur d’entreprise externe (82%) qu’à leur propre département d’audit (78%) pour mettre au jour les éventuels cas de fraude et de corruption, à l’inverse des pourcentages ouest-européens. L’importance des auditeurs internes est bel et bien reconnue, mais est significativement inférieure à la moyenne européenne (Belgique: 40%, Europe occidentale: 49%).
« Il est frappant de constater que les entreprises belges ont davantage confiance dans un réviseur d’entreprise externe que dans leurs propres mécanismes de contrôle internes, conclut Han Wevers, associé Ernst & Young Fraud Investigation and Dispute Services. La détection de situations de fraude et de corruption ne fait toutefois pas partie de la mission du commissaire. »

Poster un commentaire

*