‘Septembre noir’ sur le front des faillites

Jamais auparavant, le nombre de faillites n’a été aussi élevé qu’au mois de septembre dernier: 1.190 faillites, un nouveau record absolu. Le précédent record mensuel absolu date d’il y a juste un an: en septembre 2011, nous comptions 1.161 cas.

Sur l’ensemble de trois trimestres, 7.959 entreprises belges ont dû refermer leur livre de comptes: une augmentation de +4,65% par rapport à la même période de l’année passée. Traditionnellement, le secteur de l’horeca est le plus touché en matière de faillites, suivi par celui de la construction. Le mois passé ne fait pas exception. Toutefois, en particulier le glissement de la hausse des faillites du commerce de détail vers le commerce de gros, la recrudescence des faillites dans le secteur des services aux entreprises et le nombre de faillites toujours élevé dans le secteur du transport indiquent que vis-à-vis de la crise resurgie le cycle des faillites entre à présent déjà dans une deuxième phase, notamment dans celle de l’approfondissement et de l’élargissement. Ce ne sont plus les secteurs orientés consommateur qui sont les premiers à être touchés par la crise, mais ceux livrant aux secteurs précités qui en souffrent les conséquences. L’effet domino ainsi provoqué nous démontre que la crise a déjà atteint le début de la troisième phase, lors de laquelle les grandes industries sont affectées.
 
En effet, il en va de même pour les formes juridiques: proportionnellement de plus en plus de sociétés anonymes – donc des entreprises de grande taille – tombent en faillite. A l’heure actuelle, nous enregistrons déjà autant d’entreprises employant plus de 100 travailleurs et ayant déposé le bilan que sur toute l’année 2011. Un nombre croissant de grosses entreprises encaissent donc les coups. Ceci se manifeste notamment par le fait que le nombre d’emplois menacés à cause de la faillite de l’employeur augmente significativement plus vite que le nombre de faillites même. Avec 15.956 pertes d’emploi, nous notons une hausse de +14% par rapport à l’année passée.

Record absolu de faillites en Belgique et les mois prochains promettent d’être tout aussi durs.

En outre, on constate une hausse vraiment vertigineuse de faillites dans un nombre de formes juridiques moins courantes. Tandis que le nombre de faillites augmente proportionnellement le plus  spectaculairement en Flandre (+9,24% de faillites et +16% de pertes d’emploi), il diminue en Wallonie (même de – 2,4 %). En revanche, les pertes d’emploi à cause de la faillite de l’employeur augmentent proportionnellement le plus rapidement en Région wallonne (+21% de pertes d’emploi).

Les mois prochains promettent d’être tout aussi durs. En effet, les observations ci-dessous nous donnent peu d’espoir d’amélioration pour les mois à venir:
- la tendance à la baisse du comportement de paiement pendant les deux premiers trimestres de cette année,
- le malaise économique,
- les doutes persistants sur la survie de l’euro et la diminution de la confiance des entreprises y relative,
- la constatation que de plus en plus de PME ont épuisé leurs réserves alors que la plupart des grosses entreprises entrent en ‘mode crise’,
- le fait que dès le début du troisième trimestre les décisions d’achat sont systématiquement reportées ou annulées,
- l’allocation de nouveaux crédits est à nouveau rendue difficile.

1 Commentaire

  1. Megan Earl dit :

    Bon article! Je ne savais pas que traditionnellement, le secteur de l’horeca est le plus touché en matière de faillite, suivi par celui de la construction. C’est très intéressant!

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