Un manque de préparation à SEPA, la cause de problèmes de liquidités?

Selon un nouveau rapport de PwC, un tiers des entreprises risquent de ne pas être prêtes à temps pour l’échéance SEPA (Single Euro Payments Area). Les conclusions, publiées dans une enquête menée auprès de 150 entreprises européennes sur leur état de préparation face à ces nouvelles exigences qui entreront en vigueur au 1er février 2014, indiquent également que les entreprises sous-estiment l’ampleur de la tâche et que peu d’entre elles ont prévu un plan de secours au cas où elles ne seraient pas prêtes dans les délais.

À moins de 120 jours ouvrables du 1er février, il n’y a plus de temps à perdre et rares sont les entreprises qui peuvent se permettre des retards ou des erreurs. « Les 34 % d’entreprises qui courent un risque important de ne pas être prêtes à temps doivent sérieusement envisager de mettre en place un plan de secours et ce, sans plus attendre », prévient Didier Vandenhaute, Global Banking and Cash Management Network Leader chez PwC Belgique. « Mais elles doivent aussi savoir qu’un tel plan ne peut être mis en œuvre du jour au lendemain. Il nécessite une préparation et n’offre pas nécessairement une alternative à tous les aspects d’un « plan A »".
Le rapport présente en outre les grandes lignes des initiatives que les entreprises peuvent adopter si elles rencontrent des difficultés à répondre pleinement aux exigences avant la date butoir.

Plan de secours

L’enquête « SEPA Readiness Thermometer August 2013 update – Prepare a Plan B », qui est une mise à jour de l’enquête PwC réalisée en janvier (en anglais), est porteuse de nouvelles pour le moins inquiétantes:
• Malgré le fait que davantage d’entreprises ont entamé les démarches nécessaires en vue de se préparer à l’échéance SEPA depuis que nous les avons interrogées en janvier dernier, 26% d’entre elles n’ont toujours pas préparé de plan qui leur permettrait d’être prêtes pour l’échéance de février 2014.
• Pour celles qui ont mis en place un plan, 80% d’entre elles estiment terminer leur implémentation durant le quatrième trimestre de cette année voire même en janvier 2014, un mois seulement avant l’échéance. La majorité des banques que nous avons contactées récemment nous ont confirmé que cela risque fortement de générer de leur côté de gros problèmes d’organisation, n’ayant probablement pas de ressources suffisantes pour couvrir les besoins de support nécessaire à l’implémentation sur une période si courte. Il semblerait d’ailleurs qu’une guerre des talents « SEPA » s’est installée récemment sur le marché de l’emploi. Ceci renforce l’idée que beaucoup d’entreprises risquent de rencontrer de sérieux retards lors de l’implémentation et donc de ne pas pouvoir être prêtes avant l’échéance de février 2014.
• Beaucoup d’entreprises pensent également que leurs problèmes relatifs à SEPA pourront être résolus par les banques elles-mêmes (52% des répondants ayant indiqué leur partenaire bancaire comme étant leur conseiller principal ou unique concernant leur migration SEPA). Bien que certaines banques proposent un support conséquent à leur client, il serait illusoire de croire que l’entreprise elle-même ne doive pas réaliser d’importants efforts en interne de manière à être prête pour SEPA.
• D’après notre enquête, 34 % des entreprises risquent de ne pas être prêtes à temps. Les raisons sont diverses, qu’il s’agisse d’un manque de préparation au projet, d’une planification tardive des ajustements à réaliser prévue lors du dernier trimestre de 2013 ou en janvier 2014, ou encore parce que les sociétés n’ont pas pleinement conscience de l’enjeu de SEPA.
• Enfin, 46 % des répondants admettent ne pas avoir envisagé de plan de secours. En effet, il semblerait que la majorité des entreprises ne pensent pas que leurs fichiers de paiement ou d’encaissement seront refusés par leur banque après le premier février 2014 au cas où elles ne seraient pas prêtes. A ce stade, il n’y a néanmoins aucune raison de penser que l’échéance soit postposée par les autorités régulatrices. Dès lors, les entreprises devraient sérieusement considérer un plan de secours au cas où elles ne seraient pas prêtes pour l’échéance, de manière à éviter des problèmes de trésorerie importants.
« Si une société sur trois n’est pas prête pour demander à sa banque de régler ses obligations, imaginez le vent de panique que cela va semer », explique Damien McMahon, Partner chez PwC Belgique. « Les conséquences engendrées dépassent le préjudice causé à la réputation des entreprises elles-mêmes : cela peut engendrer d’importants arriérés de rectification pour les banques et des problèmes de liquidités pour les bénéficiaires ».