« Une bonne gestion du BFR est source de croissance »

Finance Management

D’après une récente enquête de PwC, les entreprises européennes les plus performantes sur la gestion de leur besoin en fonds de roulement (BFR) entre 2007 et 2011 ont réussi à financer leur croissance et à libérer du cash, et ce malgré un contexte économique morose.

L’étude intitulée Du cash pour la croissance a analysé la performance de gestion du BFR – défini comme le cash nécessaire au financement du cycle d’exploitation – pour les 4.000 plus grandes entreprises européennes. Elle répartit ces dernières en deux catégories: les bons et les moins bons gestionnaires. Il en ressort que les entreprises qui ont le mieux géré leur BFR se sont encore améliorées, tandis que les moins performantes ont connu une dégradation. L’étude révèle en effet, qu’en dépit d’une hausse du chiffre d’affaires de 40%, les entreprises les plus performantes, c’est-à-dire le quartile supérieur ou le premier quart, maintiennent l’augmentation du BFR à un niveau bien inférieur à celle de leur chiffre d’affaires.
A contrario, les moins performantes, soit le quartile inférieur, ont augmenté leur BFR tant en valeur absolue que relative, ce qui représente une hausse moyenne de 271 millions d’euros par entreprise. « Le BFR représente une opportunité considérable pour les entreprises de libérer du cash de leur bilan et de fonctionner au quotidien de manière plus efficace, explique François Guilbaud, directeur au sein de PwC. Les entreprises qui le gèrent le plus efficacement sont en mesure de financer leur croissance et de générer de la trésorerie, contrairement aux entreprises qui le gèrent moins bien et doivent donc trouver d’autres ressources pour financer leur croissance. »
L’étude s’intéresse également aux écarts de performance par pays entre les meilleures et moins bonnes performances. L’écart moyen par entreprise représentait 380 millions dans l’ensemble de l’Europe, le plus faible étant constaté en Europe centrale (56 millions d’euros), le plus élevé en Espagne et au Portugal (735 millions d’euros). Ces différences s’expliquent par les marges d’amélioration variables selon les pays, qui vont de 22 % au Royaume-Uni et en Irlande à 40 % dans les pays d’Europe du Sud. La marge de progression des entreprises des pays d’Europe du Nord compte parmi les moins élevées car elles ont traditionnellement un BFR plus faible, essentiellement en raison de la culture d’entreprise locale et des diverses modalités de paiement qui s’y appliquent.
Au total au niveau européen, 480 milliards d’euros, soit 738 millions d’euros par entreprise,  auraient pu être libérés si les entreprises les moins performantes avaient eu une gestion de BFR aussi bonne que celle des meilleures. Des performances qui ne pourront s’améliorer que par la mise en place effective des bonnes pratiques. Selon PwC, les entreprises les plus performantes en matière de BFR actionnent quatre leviers fondamentaux: les conditions commerciales; la mise en place et l’aménagement  des politiques, processus et procédures; le contrôle de la conformité par rapport aux conditions commerciales, politiques et procédures définies, notamment via des indicateurs précis; et le développement d’une culture cash.
Néanmoins, comme le fait remarquer François Guilbaud: « Il n’existe aucune solution miracle pour bien gérer son BFR car le diable est dans les détails! La clé réside dans l’examen approfondi des activités opérationnelles: la gestion efficace du BFR semble être une évidence, mais en réalité les tentatives d’amélioration sont bien souvent trop timides et n’aboutissent à rien de concret et surtout de pérenne. Les précurseurs dans ce domaine, qui s’adaptent en permanence aux nouvelles réglementations, diminuent sensiblement leur BFR, si bien qu’ils se porteront mieux au moment de la reprise économique. »

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