Une PME sur trois insuffisamment armée face à la crise

Les petites PME (jusque 50 collaborateurs) sont les principales victimes de la crise, ce qui est une source de stress élevé chez deux tiers de leurs patrons respectifs. Un sur trois déclare en outre être insuffisamment armé pour survivre à la crise. Les principaux écueils sont les coûts du travail et de l’énergie, la législation complexe et les lourdeurs administratives.

Pourtant, une moitié seulement des PME envisage d’agir de façon structurelle afin de travailler de façon plus rentable et plus efficiente, de mieux préparer son personnel par la formation et faire davantage appel au support et aux conseils externes. Les petites PME, principalement, semblent manquer de souplesse et de flexibilité. Telles sont les principales conclusions d’une étude indépendante menée pour le compte de Tempo-Team sur l’impact de la crise économique. Elle a été réalisée en novembre 2012 auprès d’un échantillon représentatif de 386 PME, équitablement réparties par critères de taille, région, régime linguistique et secteur d’activité. « Les PME plaident pour une amélioration du climat entrepreneurial par un allégement des obligations administratives et des charges salariales et sociales, de meilleures perspectives économiques, plus de souplesse et de dévouement du personnel et une plus grande adéquation entre enseignement et marché du travail. Des attentes légitimes, certes, mais qui ne suffisent pas. La formation et la politique du personnel, l’innovation, l’efficience des processus opérationnels et le management sont d’autres conditions essentielles pour bien résister à la crise. Or l’étude montre que de nombreuses PME connaissent d’importantes lacunes à ce niveau»,explique Philippe Melis de Tempo-Team.

Moins bien armées

L’étude de Tempo-Team révèle que les petites PME, surtout, semblent durement frappées par la crise. Les charges sociales et salariales, le coût de l’énergie, la législation complexe et les obligations administratives sont les principaux écueils rencontrés par les dirigeants de PME. Comme en témoigne le graphique ci-dessous, les petites PME semblent, pour chacun de ces domaines, éprouver sensiblement plus de difficultés que les grandes. Ceci confirme l’opinion des patrons de ces petites structures qui estiment être moins bien armés pour résister aux effets de la crise.
 
Graphique : Facteurs qui touchent le plus durement les PME.

Graphique 1 

Prédispositions insuffisantes aux changements

Bien qu’une PME sur trois déclare manquer de dynamisme pour surmonter la crise, près de la moitié des patrons de PME n’envisagent nullement de revoir leur stratégie d’entreprise. En effet, une proportion équivalente de PME n’investit pas (ou insuffisamment) dans les nouvelles technologies, les méthodes de travail efficientes et rentables, la formation ni les produits et services nouveaux. La prédisposition à investir dans la formation est d’ailleurs particulièrement faible chez les plus petites PME.
 
Graphique : Propension au changement et à l’innovation
graphe 2
« Pour qu’une entreprise montre suffisamment de ressort face à la crise, elle doit être en mesure de gérer efficacement les changements. Ce qui réclame une vision, du dynamisme et de la souplesse des chefs d’entreprise. Mais aussi une capacité d’apprentissage de la part de la firme et de son personnel. A cet égard, on est surpris que les petites PME, surtout, investissent toujours aussi peu dans la formation et l’acquisition de connaissances. Ainsi, 63 % d’entre elles – mais aussi 42 % des grandes – ne peuvent compter sur une caisse de résonance externe pour leur gestion. Un facteur qui, pourtant, peut avoir un impact décisif sur la réussite de la société», explique Philippe Melis.

Prédisposition traditionnelle

En matière d’organisation interne et de management, l’étude de Tempo-Team révèle une marge importante pour la professionnalisation des PME, en particulier chez les plus petites. 60 % de ces dernières déclarent n’avoir ni politique ni directeur des ressources humaines, alors que cette proportion tombe à seulement 18 % auprès des grandes PME. Les patrons des petites structures (91 %) ne voient pas l’intérêt d’une représentation syndicale pour entretenir de bonnes relations sociales avec le personnel. Cet avis est partagé par 66 % des patrons de grandes PME où l’on recense pourtant une délégation de travailleurs dans 73,5 % des cas.
Les dirigeants sont souvent partisan d’un mode de gestion conventionnel : ils sont trois sur quatre à privilégier un style de management directif (décision puis délégation) plutôt que participatif (implication du personnel dans la prise de décisions). Mais les patrons se sentent très fortement concernés, voire responsables du bien-être de leurs collaborateurs. 78 % déclarent se soucier grandement de l’équilibre travail/vie privée de leur personnel et même entreprendre des actions spécifiques en ce sens. Mais les patrons sont également exigeants : ils sont 9 sur 10 à estimer que le personnel doit avoir une mentalité d’entrepreneur pour travailler dans une PME.
« En qualité de partenaire des PME, Tempo-Team estime essentiel, en cette période difficile, d’assister ses clients dans la gestion de leurs ressources humaines. Des études préalables ont montré que les PME ayant une politique HR bien étayée connaissent un taux de productivité supérieur. Par leur taille réduite, elles disposent de moyens moindres pour investir dans une structure HR interne et doivent donc faire davantage appel à des experts externes. Il est donc important de professionnaliser dès maintenant leurs processus, leur offre, leurs technologies, leurs connaissances etc. C’est la meilleure garantie pour affermir leur résistance à la crise», conclut Philippe Melis.